Introduction
Le Realme 8 Pro veut s’imposer sur le marché des smartphones à 300 euros sur lequel la concurrence est impitoyable. L’appareil doit réussir à proposer une expérience de qualité malgré son prix accessible. Voici notre test.
Le Realme 8 Pro est bien décidé à s’afficher comme une bonne référence autour des 300 euros. Un segment très disputé qui ne se gagne qu’au prix d’une rude bataille. Ce smartphone a-t-il les armes pour défaire ses opposants et conquérir le cœur des consommateurs potentiels ? Vous le saurez avec ce test complet.
Fiche technique du Realme 8 Pro
Ce test a été réalisé avec un smartphone prêté par la marque.
Modèle | Realme 8 Pro |
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Version de l’OS | Android 11 |
Interface constructeur | Realme UI |
Taille d’écran | 6.4 pouces |
Définition | 2400 x 1080 pixels |
Densité de pixels | 411 ppp |
Technologie | AMOLED |
SoC | Snapdragon 720G |
Puce Graphique (GPU) | Qualcomm Adreno 618 |
Mémoire vive (RAM) | 6 Go, 8 Go |
Mémoire interne (flash) | 128 Go |
Appareil photo (dorsal) |
Capteur 1 : 108 Mpx Capteur 2 : 8 Mpx Capteur 3 : 2 Mpx Capteur 4 : 2 Mpx |
Appareil photo (frontal) | 16 Mpx |
Enregistrement vidéo | 4K@30 IPS |
Wi-Fi | Wi-Fi 5 (ac) |
Bluetooth | 5.0 |
Bandes supportées | 2100 MHz (B1), 800 MHz (B20), 1800 MHz (B3), 2600 MHz (B7), 700 MHz (B28) |
5G | Non |
NFC | Oui |
Capteur d’empreintes | Oui |
Ports (entrées/sorties) | USB Type-C |
Batterie | 4500 mAh |
Dimensions | 73.9 x 160.6 x 8.1mm |
Poids | 176 grammes |
Couleurs | Noir, Bleu, Jaune |
Fiche produit Voir le test |
Un slogan malvenu, mais un bon design
Qu’est-ce que l’audace ? Une légende urbaine très populaire prétend qu’un lycéen aurait obtenu la note de 20/20 au baccalauréat de philosophie en se contentant de répondre « l’audace, c’est ça » sur sa copie. Ce conte moderne a peut-être inspiré le design du Realme 8 Pro. Ce smartphone arbore en effet très fièrement le slogan de sa marque sur le dos : Dare to Leap.
Cette phrase pourrait être traduite en français par « Oser se lancer ». Les 10 lettres gravées sur la face arrière du smartphone ressortent bien avec leur surface brillante qui se démarque du revêtement en plastique texturé qui habille le dos de l’appareil. Interrogés sur le sujet, les responsables de la marque expliquent que, pour se distinguer de la concurrence, il faut oser les designs audacieux.
C’est peut-être vrai, mais il me semble difficile de convaincre le public que ce slogan sur leur smartphone sert à affirmer leur personnalité plutôt qu’à faire la publicité du constructeur.
C’est finalement dommage, car la couleur bleue de notre exemplaire de test et les reflets bien travaillés qui dansent sur ce Realme 8 Pro se suffisaient parfaitement à eux-mêmes pour flatter la rétine et faire de ce smartphone un petit objet fashion. Le slogan estampillé de manière ostentatoire vient gâcher cette élégante sobriété et se révèle moins audacieux que banal. « Oser se lancer » sonne en effet aussi creux que les T-shirts sur lesquels on imprime des phrases bateaux telles que « Follow your dreams », « The sky is the limit » ou « Paris the city of love ».
Fort heureusement, le Realme 8 Pro fait des choix esthétiques bien plus satisfaisants sur les autres aspects importants. Le confort en main est bien assuré par les finitions légèrement en rondeurs, le toucher sableux et peu rêche de la face arrière et l’agréable légèreté de l’appareil (176 grammes). D’aucuns regretteront des contours noirs très visibles autour de l’écran, surtout au niveau du menton, mais ce smartphone maîtrise sa partition.
La dalle abrite un poinçon dans le coin supérieur gauche et un lecteur d’empreintes bien caché dans la moitié inférieure. À l’arrière, le quadruple module photo au format carré rend le téléphone bancal quand posé à plat, mais son intégration reste réussie malgré les quatre objectifs ronds qui dépassent en relief par rapport au reste du bloc.
Toutes les touches physiques sont à gauche tandis que le port USB-C se loge en bas, à côté de la grille haut-parleur et de la prise jack 3,5 mm.
Un bon écran… 60 Hz
Le Realme 8 Pro se dote d’un écran AMOLED de 6,4 pouces jouissant d’une définition Full HD+. La marque met en avant le taux d’échantillonnage à 180 Hz permettant une meilleure réactivité — pratique pour les jeux vidéo –, cependant, le rafraîchissement reste plafonné à du 60 Hz classique. En d’autres termes, la fluidité ne sera pas aussi poussée que sur le concurrent de Xiaomi, le Redmi Note 10 Pro.
Au-delà de ça, on peut compter sur un contraste excellent et une luminosité maximale satisfaisante de 585 cd/m². Le soleil devra taper très fort sur l’écran du smartphone pour gêner votre lisibilité. Comme toujours, nous avons soumis ce Realme 8 Pro à notre sonde colorimétrique associée au logiciel CalMAN de Portrait Displays.
Ainsi, sur la configuration « Vive » par défaut, nous mesurons un espace sRGB couvert à 136 % tandis que le DCI-P3, plus grand et plus compliqué à gérer, l’est à 91 %. On pourra être un peu frustré de ne pas voir la barre des 100 % franchie sur ce deuxième repère, mais cela permet tout de même de profiter d’une bonne pluralité des couleurs.
D’autant plus que les couleurs en question sont fidèles à la réalité avec Delta E de 3,83 sur le DCI-P3. L’idéal étant fixé à 3 pour cet indice, on peut saluer le bel exercice du Realme 8 Pro. L’option « Vive » montre cependant un certain penchant pour la dominante de bleu avec une température moyenne de 7493 K, alors qu’on vise plutôt les 6500 K.
Pour y remédier, il suffit de régler la jauge de température vers des tons plus chauds dans les paramètres d’affichage. Sinon, vous pouvez aussi changer le mode de couleurs en choisissant les modes « Éclatant » ou « Doux ».
Realme UI et ses personnalisations
L’interface Realme UI 2.0 est basée sur Android 11 et, qu’on se le dise, l’expérience utilisateur proposée s’approche très fortement de ColorOS dont profitent les appareils Oppo. Rien d’étonnant à cela : les deux marques sous toutes les deux placées sous le giron du groupe Oplus. Même si les deux firmes répètent à l’envi que leurs décisions stratégiques sont prises indépendamment, elles partagent évidemment des ressources.
Realme UI profite donc de la grande qualité de ColorOS : un onglet de personnalisations dans les paramètres permettant de modifier en profondeur l’aspect de l’interface. Sur ce Realme 8 Pro, vous pouvez changer le style des icônes d’applications avec une grande liberté, tout comme la forme des icônes dans le panneau des raccourcis.
Optez si vous le souhaitez pour une autre couleur de contraste, une autre taille de texte ou encore une autre animation pour le lecteur d’empreintes. Les classiques tels que le mode sombre et la navigation par gestes sont évidemment là.
Comme à son habitude, Realme propose aussi une rubrique « Lab » regroupant certaines fonctionnalités expérimentales. C’est là qu’on peut par exemple activer une option visant à améliorer notre sommeil. L’utilisateur y définit une plage horaire pendant laquelle seules les applications sur liste blanche peuvent être utilisées.
Dans l’ensemble, l’interface du Realme 8 Pro est agréable et facile à utiliser. Il n’y a pas besoin de chercher très longtemps avant de trouver ce que l’on veut. Pour vos services SVoD, vous pouvez compter sur des vidéos en qualité HD grâce à la présence du DRM Widevine L1.
Il est un peu dommage que le lecteur d’empreintes dans l’écran connaisse quelques ratés et lenteurs, mais on se consolera en voyant que le Realme 8 Pro profite de la toute dernière mise à jour de sécurité disponible au moment où nous publions ce test, ce qui augure du bon pour le suivi logiciel.
Un haut-parleur esseulé
Le Realme 8 Pro n’embarque qu’un seul haut-parleur. Forcément, la spatialisation du son n’est donc pas exceptionnelle. La puissance est satisfaisante, mais la restitution audio manque un peu d’amplitude. Les tonalités basses et aiguës pourraient en effet être un peu plus marquées. Bon point, la saturation est efficacement évitée.
Notez qu’avec la prise jack, vous serez assuré d’apprécier pleinement vos morceaux.
Un capteur de 108 mégapixels qui fait bien le job
En ce qui concerne l’appareil photo, le Realme 8 Pro fait le choix de quatre capteurs à l’arrière, dont un de 108 mégapixels (f/1,88) qui sert aux prises de vue principales. C’est également celui qui est utilisé pour le zoom — l’algorithme va croper dans l’image de 108 Mpx. Sur un grossissement x3, la marque promet ainsi une qualité similaire à celle d’une solution optique.
Pour le reste, on a aussi un ultra grand-angle de 8 mégapixels (f/2,25) et deux autres capteurs de 2 mégapixels, l’un pour la macro, l’autre est en noir et blanc et permet d’optimiser la luminosité.
Sans surprise, sur les photos dans les bonnes conditions lumineuses, la qualité des images est au rendez-vous. Les couleurs ressortent bien avec une petite pointe de saturation et des contrastes bien marqués. La dynamique est bien gérée et les détails bien préservés.
De nuit, les résultats sont plus aléatoires. Le niveau de bruit reste assez modéré dans l’ensemble au regard du prix du smartphone, mais c’est plus le rendu des couleurs qui joue quelques tours au Realme 8 Pro dans ces conditions. Elles sont parfois un peu ternes et d’autres fois facilement faussées par une forte source de lumière. Rien de bien méchant, mais c’est à prendre en considération.
L’effet lens flare ne rôde par ailleurs jamais bien loin malheureusement. Dans la première photo de la galerie ci-dessous, il est particulièrement marqué sur la bordure supérieure.
Concernant le mode nuit, celui-ci est vraiment efficace sur le Realme 8 Pro. Sans faire des merveilles, il sait bien rattraper une scène très sombre pour mieux éclairer certaines zones. Dans la comparaison ci-dessous, par exemple, activer l’option permet de sauver une grande partie de l’image.
Le capteur principal offre aussi la possibilité de prendre des photos en 108 mégapixels pesant plus lourd sur l’espace de stockage, mais offrant une meilleure netteté dans les bonnes conditions de prises de vue.
Ce n’est pas toujours un franc succès, mais dans l’ensemble, cette fonctionnalité permet quand même de gagner quelques précieux détails comme sur le panneau du coiffeur dans la comparaison ci-après. En d’autres termes, vous aurez à certaines occasions le loisir de faire des photos en grand format pour ensuite recadrer dedans quelques parties qui vous intéressent.
Comme nous l’avons dit plus haut, le capteur de 108 mégapixels gère aussi le zoom x3. Si les clichés réalisés ainsi s’en sortent honorablement, on ne retrouve pas le piqué et la finesse qui font le charme d’un vrai zoom optique.
L’ultra grand-angle pour sa part est bon pour éviter les effets de distorsion trop marqués sur les bords, mais peine beaucoup à offrir une bonne cohérence colorimétrique avec le capteur principal. Sans surprise, les détails de l’image perdent en netteté et apparaissent plus lisses. Cela se ressent encore plus la nuit où le bruit vient par ailleurs s’en mêler.
Le mode portrait pour sa part est intéressant dans sa précision. La délimitation entre le visage de la personne photographiée et l’arrière-plan flou est bien tracée. Dans de rares conditions, cette option a cependant du mal à bien exposer le faciès de votre sujet.
Le mode macro, lui, n’a pas d’intérêt. Les photos offrent peu de détails et montrent qu’un capteur dédié à cela ne servait à rien.
Pour assurer les selfies, le capteur de 16 mégapixels est plutôt bon, mais peut se montrer laborieux dans l’exposition de l’arrière-plan et dans la restitution des couleurs, ces dernières pouvant être délavées. La nuit, il a du mal à préserver les détails.
Enfin, le Realme 8 Pro filme jusqu’en 4K 30. Pour du 60 FPS, il faudra toutefois se contenter du 1080p.
Fortnite pose un peu problème
Le Snapdragon 720G que nous avons déjà plusieurs fois croisé en 2020 reprend du service sur ce smartphone et il s’associe à 8 Go de RAM et 128 Go de stockage. Les performances au quotidien ont tout ce qu’il faut pour satisfaire l’utilisateur.
Sur Fortnite, le Realme 8 Pro saura monter jusqu’au niveau moyen pour les graphismes et à 30 FPS. Hélas, le tout manque de stabilité. Les actions mouvementées créent quelques saccades et peuvent même nuire à votre partie. Promis, ce ne sont pas là les paroles d’un mauvais perdant.
Modèle | Realme 8 Pro | Realme 7 Pro | Xiaomi Poco X3 Pro | Xiaomi Redmi Note 10 Pro |
---|---|---|---|---|
AnTuTu 9 | 329338 | N/C | 547278 | N/C |
AnTuTu 8 | N/C | 280377 | N/C | 289596 |
AnTuTu CPU | 108666 | 100260 | 139792 | 97184 |
AnTuTu GPU | 88138 | 72383 | 191670 | 77455 |
AnTuTu MEM | 58620 | 52400 | 96397 | 53584 |
AnTuTu UX | 73914 | 55334 | 119411 | 61373 |
PC Mark 2.0 | 8437 | 10383 | 10212 | 7187 |
3DMark Slingshot Extreme | 2599 | 2540 | N/C | N/C |
3DMark Slingshot Extreme Graphics | 2465 | 2388 | N/C | N/C |
3DMark Slingshot Extreme Physics | 3211 | 3270 | N/C | N/C |
3DMark Wild Life | 1051 | N/C | 3427 | N/C |
3DMark Wild Life framerate moyen | 6.30 FPS | N/C | 20.5 FPS | N/C |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 11 / 7.2 FPS | 11 / 7 FPS | 27 / 19 FPS | N/C |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 16 / 18 FPS | 16 / 18 FPS | 41 / 47 FPS | N/C |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 39 / 43 FPS | 38 / 41 FPS | 94 / 108 FPS | N/C |
Lecture / écriture séquentielle | 514 / 194 Mo/s | 512 / 201 Mo/s | 1437 / 525 Mo/s | 510 / 272 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | 38442 / 39377 IOPS | 40623 / 35684 IOPS | 50470 / 41429 IOPS | 36348 / 34264 IOPS |
Sur Call of Duty Mobile, le smartphone devient une console de jeu bien plus efficace, malgré quelques très légères latences ressenties de temps à autre. Mis à part cela, le titre d’Activision tourne avec un niveau de graphismes réglé sur « très élevé » que vous pourrez combiner avec une fréquence d’images par seconde configurée de la même manière. Pour aller avoir un nombre de FPS au max, il faudra se contenter d’un niveau de graphismes « élevé ».
Ô charge rapide !
On trouve une batterie de 4500 mAh dans le Realme 8 Pro pour une autonomie solide. Ce n’est pas le plus grand des marathoniens, mais il a clairement sa place parmi les smartphones assez endurants pour apporter de la sérénité tout au long de la journée.
Avec une utilisation intensive, vous pourrez viser une endurance d’une journée complète, voire une journée et demie en serrant un peu les dents sur la fin. Le Realme 8 Pro n’est malheureusement pas compatible avec notre protocole de test personnalisé ViSer, mais nous l’avons soumis aux affres de la vie quotidienne.
Une partie de Fortnite de 15 minutes, à titre d’exemple, consomme en moyenne 4 à 6 % de batterie, ce qui est plutôt correct. Une vidéo YouTube d’une heure fait descendre le niveau de plus ou moins 6 %. Encore une fois, ce n’est pas mauvais.
L’atout maître du Realme 8 Pro, c’est son gros chargeur de 50 W qui permet de passer de 10 à 89 % de batterie en seulement 30 minutes. Il faut ensuite moins d’un quart d’heure pour aller jusqu’à 100 %. Une fusée.
Réseau et communication du Realme 8 Pro
Le Realme 8 Pro profite de toutes les bandes de fréquence 4G françaises et je n’ai pas rencontré la moindre difficulté sur le réseau d’Orange en région parisienne. Côté appel, si vous vous trouvez dans un environnement bruyant, votre interlocuteur percevra votre voix de manière légèrement compressée et pourra entendre quelques fois certains sons parasites, mais le téléphone fait un très bon travail pour bien mettre vos paroles en avant et assurer une communication agréable.
En ce qui concerne la géolocalisation, le Realme 8 Pro ne m’a pas joué de mauvais tour et s’est montré toujours précis. En outre, comptez aussi sur un double emplacement SIM auquel s’ajoute une place pour la microSD. Le NFC est aussi de la partie pour vos paiements mobiles.
Prix et disponibilité du Realme 8 Pro
Le Realme 8 Pro est annoncé en France au prix officiel de 299 euros. Vous le trouverez en deux coloris : noir et bleu (comme notre modèle de test).
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