Introduction
Le Huawei Mate 40 Pro met en avant une flopée de caractéristiques très alléchantes. Toutefois, privé des services Google, le téléphone doit réussir à séduire sans certaines applications populaires. Le pari est-il réussi ? Réponse dans notre test.
Nous voici avec le Huawei Mate 40 Pro entre les mains afin de vous proposer un test complet de la bête. Pendant ce temps, les États-Unis ont élu un nouveau président. Joseph Robinette Biden Jr — de son nom complet — succède ainsi à Donald John Trump et l’avenir nous dira s’il s’évertuera à réchauffer les relations avec la Chine ou, au contraire, s’il cherchera à se montrer aussi hostile et ferme que son prédécesseur.
Quoi qu’il en soit, en attendant de voir ce volet géopolitique évoluer, le Huawei Mate 40 Pro n’a pas droit aux services Google pourtant largement utilisés en Europe. Le smartphone se base sur la version open source d’Android et profite des Huawei Mobile Services (HMS). Cet écosystème se raffine progressivement pour offrir une expérience utilisateur pérenne. Tâchons de voir ce qu’il en est concrètement.
Fiche technique du Huawei Mate 40 Pro
Modèle | Huawei Mate 40 Pro |
---|---|
Version de l’OS | Android 10 Q |
Interface constructeur | EMUI |
Taille d’écran | 6.76 pouces |
Définition | other |
Densité de pixels | 456 ppp |
Technologie | OLED |
SoC | Kirin 9000 |
Puce Graphique (GPU) | Mali G-78 MP24 |
Mémoire vive (RAM) | 8 Go, 12 Go |
Mémoire interne (flash) | 256 Go, 512 Go |
Appareil photo (dorsal) |
Capteur 1 : 50 Mpx Capteur 2 : 12 Mpx Capteur 3 : 20 Mpx |
Appareil photo (frontal) |
Capteur 1 : 13 MPX Capteur 2 : 13 MPX |
Enregistrement vidéo | 8K@30 fps |
Wi-Fi | Wi-Fi 6 (ax) |
Bluetooth | 5.2 |
Bandes supportées | 2100 MHz (B1), 800 MHz (B20), 1800 MHz (B3), 2600 MHz (B7), 700 MHz (B28) |
NFC | Oui |
Capteur d’empreintes | Sous l’écran |
Ports (entrées/sorties) | USB Type-C |
Batterie | 4400 mAh |
Dimensions | 75.5 x 162.9 x 9.1mm |
Poids | 212 grammes |
Couleurs | Noir, Argent |
Prix | 1 199 € |
Fiche produit |
Ce test a été réalisé avec un modèle fourni par Huawei.
Un design très raffiné
Superbe. Le Huawei Mate 40 Pro jouit d’un superbe design. Sans réinventer la roue, le smartphone offre ici des finitions aux petits oignons qui le rendent très agréable en main. Pour autant, le smartphone n’est pas des plus légers avec ses 212 grammes sur la balance. Le confort évoqué ici vient des bordures bien arrondies pour épouser le creux de la main et du dos en verre mat pour un toucher satiné.
La note d’élégance, elle, vient de l’écran joliment incurvé avec une courbure très marquée et des reflets simples, mais redoutablement efficaces de la face arrière. Ce Huawei Mate 40 Pro est le fruit d’un travail d’orfèvres très bien exécuté. Cependant, quelques détails pourront venir gêner certains utilisateurs. Tout d’abord, il faut savoir que nous n’avons absolument pas affaire à un format réduit. Ce smartphone est une phablette assumée culminant à 162,9 mm de hauteur. Il n’est pas fait pour les petites mains.
En outre, la zone d’affichage est encadrée par des bandes noires bien visibles — mais qui ne gênent pas plus que ça — et marquée par un poinçon large logeant à la fois le capteur photo des selfies et un système de reconnaissance faciale 3D.
Certes, la bulle en question est donc assez imposante, mais elle reste largement moins envahissante qu’une encoche classique. Huawei a réussi à intégrer cette technologie biométrique dans un espace très restreint.
Au-delà de toutes ces considérations, c’est au dos qu’on trouve l’élément le plus marquant du Huawei Mate 40 Pro, ce (pas si) petit détail qui le distingue des autres smartphones : le module photo. Bien centré, de forme ronde, celui-ci affiche ostensiblement quatre objectifs, un flash LED et, évidemment, le sigle Leica pour bien indiquer que toute la partie photo profite du savoir-faire de l’expert allemand en la matière.
Ledit module photo dépasse un peu en relief, mais il est si large qu’il ne provoque pas de basculement gênant. Le Mate 40 Pro n’est pas trop bancal lorsque posé à plat sur une table.
Sur la tranche droite, on observe le bouton de déverrouillage discrètement coloré et les touches du volume. Celles-ci sont physiques sur ce modèle alors qu’elles avaient disparu au profit d’une solution logicielle pas très bien pensée sur le Mate 30 Pro.
Enfin, il n’y a pas de prise jack, le port USB-C se situe en dessous et il y a deux grilles de haut-parleurs pour un vrai son stéréo : une sur la tranche du haut, l’autre sur la tranche du bas. Notez aussi que le Huawei Mate 40 Pro est certifié IP68 pour la résistance à l’eau et à la poussière.
Écran 90 Hz de qualité, mais à ajuster
C’est un bel écran de 6,76 pouces qui s’offre à nos yeux. Un affichage OLED est ici associé une définition pas banale de 2772 x 1344 pixels. Le tout est saupoudré d’un taux de rafraîchissement à 90 Hz pour offrir une meilleure fluidité à l’usage. Huawei assume le fait de ne pas monter au-delà pour mieux préserver la batterie du smartphone.
Dans les faits, on appréciera surtout l’excellente lisibilité proposée par cette dalle avec une luminosité maximale dépassant les 730 cd/m². Même dans des environnements particulièrement éclairés, vous ne souffrirez pas de souci de lisibilité. Quant au contraste, pas de souci non plus : il est parfait grâce aux pixels noirs éteints de l’OLED.
Le Huawei Mate 40, dans ses paramètres, dispose de deux modes d’affichage. D’un côté, on a des couleurs « Normales », de l’autre des tonalités « Vives ». Disons-le très clairement d’emblée : ces deux options n’ont rien à voir l’une et l’autre. La première semble bien équilibrée, mais manque de peps pour les yeux. La seconde permet un confort de visionnage des plus agréables sur les vidéos, mais on ressent une grosse dominante de bleu. Notre sonde et le logiciel CalMan de Portrait Displays viennent confirmer ces observations.
Avec le mode normal, la température des couleurs est correcte et tourne à 6750 K quand l’idéal se situe à 6500 K. En revanche, pour ce qui est de la pluralité des couleurs, on repassera. L’espace colorimétrique sRGB est à peine couvert à 96 % quand le DCI-P3 — plus vaste et compliqué à gérer — ne l’est qu’à 64 %.
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L’option vive vient chambouler tout cela. La température s’envole à 7562 K — ce qui corrobore la présence très marquée du bleu. Cependant, les espaces sRGB et DCI-P3 sont bien mieux gérés en étant couverts respectivement à 155 et 104 %. Nous avons déjà vu mieux sur des smartphones premium, mais cela reste tout à fait satisfaisant.
En ce qui concerne la fidélité des couleurs, passer d’un mode à l’autre ne changera pas énormément de choses. En mode normal, on observe un Delta E moyen sur le DCI-P3 de 4,1 contre 4,4 en mode vif. Pour rappel, cet indice devrait plutôt s’approcher de 3 pour des tons qui s’approchent bien de la réalité.
À cet égard, le Huawei Mate 40 Pro reste plutôt bon. Finalement, nous vous recommanderons d’opter pour le mode vif dans les options d’affichage et d’ajuster la palette des couleurs pour incorporer plus de rouge dans l’écran. Vous obtiendrez alors un bel équilibre.
La vie sans Google prend toujours plus forme
L’interface native du Huawei Mate 40 Pro est EMUI 11 basée sur Android 10. Mais attention, même si nous en parlons depuis 2019 déjà, il faut rappeler que les smartphones du géant chinois n’ont plus droit aux services Google. Vous ne retrouverez donc pas le Play Store ni les applications YouTube, Drive ou Gmail à son bord.
Le point sur la situation
Ce handicap a été provoqué par l’embargo américain infligé à l’entreprise. Huawei ne peut ainsi plus travailler avec les entreprises étasuniennes dont notamment la firme de Mountain View. Depuis le début de cette sanction, la marque œuvre donc à créer un écosystème viable et à le rendre suffisamment attrayant pour séduire un public occidental biberonné à la galaxie de services de Google.
Le Mate 40 Pro s’appuie donc sur les Huawei Mobile Services (HMS). Cet écosystème repose sur Android, mais son infrastructure est différente de celle de Google. En théorie, un développeur doit donc penser son application mobile pour l’Android de Google et pour l’Android de Huawei. Dans les faits, les smartphones de Huawei ne profitent pas encore d’un nombre aussi considérable d’apps dans leurs magasins d’applications maison AppGallery.
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Mais AppGallery n’a pas pour vocation de regrouper un très grand nombre d’applications, il veut plutôt proposer les meilleures applications. C’est en tout cas ce que nous a confié l’un des responsables des HMS. Malgré cela, des services très populaires comme Netflix ne sont toujours pas disponibles. AppGallery propose aux utilisateurs de suggérer l’ajout de telle ou telle application dans son catalogue, mais en attendant, il faut trouver un autre moyen d’en profiter.
Dans certains cas, comme pour Facebook ou WhatsApp, AppGallery renvoie vers le site officiel du développeur pour que vous puissiez télécharger l’application.
Dans d’autres situations, le service redirige vers une version allégée de l’application à ouvrir sur un navigateur — c’est le cas de YouTube. Pour ce service, vous pouvez aussi simplement créer un raccourci sur votre écran d’accueil renvoyant vers le site pour faire comme si vous aviez installé l’application.
Parfois, ces efforts ne suffisent pas. C’est là qu’intervient Petal Search.
Petal Search
Le service Petal Search se présente sous la forme d’un widget sur l’écran d’accueil. En cliquant sur cette barre de recherche, vous pourrez trouver des applications même si elles ne sont pas disponibles sur AppGallery ou sur le site du développeur. Pour cela, la plateforme va scruter des sites de téléchargement de fichiers APK comme APKPure ou APKMonk.
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C’est de cette manière qu’on peut installer Netflix par exemple.
À cet égard, le célèbre service SVoD se lance correctement au moment où j’écris ces lignes, alors que ce n’était pas encore le cas lors de notre test du Huawei P40 Pro. Nous ne sommes toutefois pas à l’abri d’un nouveau souci. Rappelons en effet que Netflix utilise normalement l’outil de gestion des DRM Widevine fourni par Google.
Par essence, cet outil ne devrait donc pas être compatible avec un smartphone puni par l’embargo américain. On peut supposer cependant que Huawei a trouvé un moyen de contourner le problème. Cependant, sans Widevine L1 (niveau de sécurité le plus élevé pour ce gestionnaire de DRM), oubliez la qualité HD sur vos vidéos Netflix. Sur un bel et grand écran comme celui du Mate 40 Pro, croyez-moi, ça se ressent.
Pour continuer sur Petal Search, le service s’améliore et s’assure que vos applications téléchargées en dehors de l’AppGallery restent à jour en vous envoyant des notifications pour vous alerter quand une nouvelle version de l’app est disponible au téléchargement. C’est un atout non négligeable pour rendre l’expérience utilisateur plus fluide.
Petal Maps
La marque « Petal » existe aussi au travers de Petal Maps. C’est le nouveau service de cartographie mis en place par Huawei. Ici, le géant chinois a tout créé de A à Z pour offrir une application de navigation à ses utilisateurs. Encore en bêta, le service semble très prometteur et profite d’une interface claire et soignée.
Petal Maps manque cependant encore d’un certain nombre d’options. Si les itinéraires affichés pour les déplacements en voiture sont déjà bien au point, il faudra se montrer patient pour voir arriver les informations de trajets pour celles et ceux qui se déplacent à pied ou en transport en commun.
En outre, de manière assez étrange, je n’ai pu accéder à Petal Maps qu’en passant via AppGallery. Impossible de trouver l’application directement sur le téléphone. Cela est peut-être lié au fait que le service est encore en bêta. Il y a d’ailleurs fort à parier que l’app soit à l’avenir préinstallée sur les appareils de la marque.
Huawei ne cache pas aussi son ambition de voir ses kits être réutilisés par des applications nécessitant l’affichage d’une carte, comme sur Uber par exemple. L’avenir nous dira si ce business sera couronné de succès ou non.
EMUI 11
Au-delà de ces considérations, il faut savoir que le Huawei Mate 40 Pro jouit d’EMUI 11. Cette interface maison tourne sur la version open source d’Android 10. Nous avions déjà évoqué les nouveautés de cette mouture dans un article dédié.
L’expérience logicielle ici est toujours riche en personnalisations (tiroir d’applications ou non, mode sombre, navigation gestuelle, thèmes…). On s’y retrouve assez facilement dans l’ensemble.
Fonctionnalité intéressante : l’Always on display devient Eyes on display. En d’autres termes, les informations sur l’écran verrouillé du smartphone ne s’affichent que lorsque vous regardez l’appareil. Cette option fonctionne plutôt bien et permet de préserver un peu plus efficacement la batterie. Attention ceci dit, si vous posez le téléphone trop près de votre ordinateur, il se peut qu’il interprète mal le regard que vous dirigez sur votre PC et réveille l’écran verrouillé pour rien. Cela ne m’est cependant arrivé que quelques fois.
Pour le volume, même si le Mate 40 Pro retrouve les touches physiques que n’avait pas le Mate 30 Pro, il garde la possibilité de changer le niveau en double tapant sur le bord de l’écran puis en faisant glisser le doigt. Le geste n’est toujours pas très pratique, mais au moins n’est-il plus imposé.
Enfin le lecteur d’empreintes et la reconnaissance faciale 3D fonctionnent très bien. Côté assistant intelligent, vous pourrez toujours aussi compter sur Célia et sa voix étrangement mi-suave mi-déprimée. Son efficacité n’est pas encore tout à fait au point en français : pour bon nombre de requêtes, l’assistant renvoie vers des résultats trouvés en ligne.
Deux très bons haut-parleurs
Avec deux haut-parleurs — un en haut et un en bas –, le Huawei Mate 40 Pro offre un excellent son stéréo. De quoi offrir une bonne spatialisation pour pleinement apprécier le morceau en lecture. Pour faire nos mauvaises langues, nous pourrions signaler le fait que le haut-parleur du haut est moins puissant, mais dans les faits cela ne crée pas de déséquilibre. On s’en rend compte seulement en bouchant l’une des grilles avec le doigt.
Dans l’ensemble, le son est puissant, clair et détaillé. Les graves pourraient sans doute être plus marqués sur certaines musiques, mais Huawei a vraiment fait du bon boulot pour une expérience des plus agréables.
Excellent photographe, mais mollo sur la saturation
Le Huawei Mate 40 Pro compte bien mettre la barre très haut en photo et en vidéo. Il a d’ailleurs battu des records sur DxoMark. À cet égard, voici ce que l’on retrouve comme configuration à son bord :
- capteur principal de 50 mégapixels (f/1,9) ;
- ultra grand-angle de 20 mégapixels (f/1,8) ;
- téléobjectif x5 de 12 mégapixels (f/3,4) ;
- capteur TOF pour la profondeur de champ.
Concernant le capteur principal, ce dernier est particulièrement large afin de capter plus de lumière et d’offrir des détails plus fins sur les photos. Sur les prises de vue en journée, avec les bonnes conditions lumineuses, autant vous dire que les clichés profitent d’une excellente netteté et d’une gestion exemplaire de la dynamique. Toutefois, en ce qui concerne les couleurs…
Dire que je ne suis pas fan du traitement colorimétrique des photos du Mate 40 Pro relève évidemment d’un pur avis personnel. Cependant, de manière bien plus objective, je peux vous garantir que sur bon nombre de photos, le téléphone a poussé la saturation de manière extrêmement exagérée, au point où l’on ne reconnait presque plus la scène. Pour mettre en lumière ce comportement, j’ai capturé la scène ci-dessous en mode automatique puis en mode professionnel en ajustant certains réglages à la va-vite pour mieux retranscrire l’atmosphère que je pouvais admirer de mes yeux. La différence est frappante.
Cela s’explique en partie par l’intelligence artificielle activée par défaut. En désactivant ce mode, cette saturation des tonalités est atténuée, mais cela reste tout de même assez loin de la réalité.
Pour le dire autrement, la qualité technique des photos du Huawei Mate 40 Pro est indiscutable, mais la direction artistique ne plaira pas à tout le monde.
La nuit, le Huawei Mate 40 Pro est très bon pour préserver un grand nombre d’informations sur les clichés. Malgré les conditions lumineuses complexes, les éléments importants de la scène sont bien mis en avant et la netteté reste très bonne. Cependant, sur les scènes très contrastées, les zones plongées dans l’ombre ne seront pas forcément rattrapées. Le téléphone préfère se concentrer à mieux montrer ce qui est visible plutôt qu’à éclairer ce qui ne l’est pas.
Il existe aussi un mode nuit sur le Mate 40 Pro. Ce dernier est intéressant, mais il prouve surtout que le téléphone s’en sort déjà très bien en mode automatique pour bien distinguer une scène plongée dans l’obscurité. Ainsi, on ne voit pas forcément plus de choses en activant cette fonctionnalité, mais cette option permet de profiter d’une colorimétrie un peu mieux gérée. Moins perturbé par les différentes sources de lumière, le cliché est plus fidèle à la réalité dans ces conditions.
Le Mate 40 Pro offre aussi un mode 50 mégapixels pour prendre des photos en plein format. Plus lourdes, celles-ci sont censées rendre un niveau plus élevé de détails. Dans les faits, ce n’est cependant pas toujours le cas. Dans l’exemple ci-dessous, on peut voir que la photo classique propose un meilleur rendu sur cette cheminée (images zoomées).
Pour l’ultra grand-angle, on retrouve des images bien détaillées, mais un petit peu moins bien que celles du capteur principale. On retrouve surtout une tendance encore plus marquée à la saturation avec les configurations par défaut. Les scènes immortalisées ne dégagent pas une impression d’authenticité. C’est donc parfait pour les réseaux sociaux, mais personne ne croira à votre hashtag #nofilter.
Le zoom x5 du Mate 40 Pro est de très bonne facture. Malgré une netteté en deçà de celle proposée par le capteur principal, les photos ainsi obtenues préservent ce qu’il faut de précision pour être pertinentes.
Vous avez aussi un zoom x10 hybride et x50 numérique. Le premier peut être utile de temps à autre, mais on sent déjà des limites bien plus marquées que sur le x5.
Pour le x50, je ne peux que vous souhaiter bon courage. Sans trépied pour stabiliser la prise de vue, obtenir une belle image devient très compliqué malgré la présence d’un petit aperçu dans la lucarne de l’écran pour vous aider à pointer plus précisément l’élément qui vous intéresse. Parfois, on arrive à obtenir quelque chose d’intéressant, mais il faut composer avec une bonne dose d’aléatoire.
Zoom X10 :
Zoom x50 :
Les photos en mode portrait sont très bien gérées par le Mate 40 Pro. Attention cela dit, une grande partie du rendu se fait en post-traitement. Ne vous fiez donc pas à ce que vous affiche l’aperçu sur l’écran du smartphone au moment de la prise de vue. Un décor a priori surexposé se retrouve ainsi plein de couleurs sur le cliché final.
L’effet de flou est bien maîtrisé, tandis que la découpe entre le sujet et l’arrière-plan pourrait être un tout petit peu plus précise, mais je pinaille.
Pour les selfies, on a affaire ici à un capteur frontal de 13 mégapixels — en plus des capteurs dédiés à la reconnaissance faciale 3D. Il n’y a rien à redire de particulier sur ce point. Les photos sont bien détaillées et exposées.
Le Huawei Mate 40 Pro peut filmer jusqu’en 4K à 60 images par seconde avec une très bonne qualité d’image, mais la stabilisation en prend un coup.
Pour les vidéos en selfie, vous pouvez aussi aller jusqu’en 4K à 60 images par seconde.
Grosses performances, mais pour quel jeu ?
C’est le flambant neuf Kirin 9000 gravé en 5 nanomètres qui propulse le Mate 40 Pro avec l’appui de 8 Go de RAM. Conçue par la filiale HiSilicon de Huawei, cette puce a bien l’intention d’envoyer du lourd en termes de performances. Et autant dire que c’est mission réussie, surtout lorsqu’on active le mode performances du téléphone depuis les paramètres de gestion de la batterie.
Toutefois, on peut se demander à quoi sert toute cette puissance. Fortnite se contente d’afficher des graphismes réglés sur une qualité faible sans laisser la possibilité de profiter d’une meilleure qualité.
Juste avant le premier lancement du jeu, un message d’erreur me prévenait que le Mate 40 Pro n’était pas officiellement compatible. C’est dommage.
Sur Call of Duty Mobile, vous n’aurez aucun mal à installer le fichier APK, mais le célèbre jeu FPS refuse de se lancer et affiche un message d’erreur lié aux services Google Play dont il a besoin pour tourner. Idem pour Asphalt 9.
C’est donc peine perdue. Je me suis finalement tourné vers PUBG Mobile — Petal Search renvoie sur le site officiel de l’application — pour me défouler un peu.
Pas de souci sur ce battle royale, les graphismes peuvent être poussés en qualité HDR (« Ultra HD » et « UHD » ne sont pas encore disponibles) et avec une fréquence d’images réglée sur le mode Ultra. Toutefois, les amateurs de jeux mobiles devront bien vérifier quels jeux sont vraiment disponibles sur le Mate 40 Pro avant de l’acheter. Pour un smartphone premium, la pilule est difficile à avaler.
D’autant plus que, on le rappelle, le Kirin 9000 a tout pour séduire. En témoignent les scores enregistrés sur les benchmarks. Précision : ces résultats ont été obtenus avec le mode performances activé.
Modèle | Huawei Mate 40 Pro | Samsung Galaxy Note 20 Ultra | Apple iPhone 12 Pro Max | Asus Zenfone 7 Pro |
---|---|---|---|---|
AnTuTu 8 | 683193 | 539490 | 653687 | 629173 |
AnTuTu CPU | 186575 | N/C | 177519 | 183666 |
AnTuTu GPU | 280157 | N/C | 267037 | 242192 |
AnTuTu MEM | 128192 | N/C | 117275 | 107333 |
AnTuTu UX | 88269 | N/C | 91856 | 95982 |
PC Mark 2.0 | 12547 | 11863 | N/C | 15082 |
3DMark Slingshot Extreme | 8729 | 6637 | 5248 | 7457 |
3DMark Slingshot Extreme Graphics | 10892 | 8142 | 6348 | 8938 |
3DMark Slingshot Extreme Physics | 5149 | 4030 | 3267 | 4719 |
3DMark Wild Life | 6688 | N/C | 6667 | N/C |
3DMark Wild Life framerate moyen | 40 FPS | N/C | 39 FPS | N/C |
GFXBench Aztec Vulkan/Metal high (onscreen / offscreen) | 21 / 34 FPS | 26 / 20 FPS | 59 / 90 FPS | 32 / 22 FPS |
GFXBench Car Chase (onscreen / offscreen) | 45 / 64 FPS | 45 / 39 FPS | 45 / 71 FPS | 46 / 55 FPS |
GFXBench Manhattan 3.0 (onscreen / offscreen) | 87 / 145 FPS | 91 / 102 FPS | 60 / 177 FPS | 89 / 128 FPS |
Lecture / écriture séquentielle | 1973 / 1303 Mo/s | 1748 / 800 Mo/s | N/C | 1729 / 771 Mo/s |
Lecture / écriture aléatoire | 99706 / 138688 IOPS | 48600 / 56300 IOPS | N/C | 62338 / 61672 IOPS |
À titre de comparaison, le score AnTuTu du téléphone sans ce fameux mode performances chute assez nettement à 594 870. On est loin du joli 683193 affiché sur le tableau ci-dessus.
Ainsi, nous accorderons une belle note au Mate 40 Pro pour ses performances, mais pour la partie logicielle il sera pénalisé pour ce catalogue restreint en termes de jeux.
Autonomie solide et charge ultra rapide
Il est assez difficile de vraiment mettre à mal la batterie de 4400 mAh du Huawei Mate 40 Pro. Le smartphone tient facilement tout au long de la journée. Le constructeur a toujours été assez bon dans ce domaine et ce flagship ne fait pas exception à la règle.
Si le mode performances fait chuter le niveau de batterie a un rythme plus inquiétant, le mode par défaut est bien équilibré et permet de tenir facilement deux jours entiers avec un usage assez poussé passé à flâner sur les réseaux sociaux comme Instagram ou TikTok, à regarder plusieurs vidéos YouTube sur la version web et Netflix (malgré la qualité SD) et à surfer sur le web. Le téléphone succombe à une utilisation plus intensive au bout d’une journée et demie.
Surtout, c’est la rapidité de son chargeur 66 W livré dans la boîte qui impressionne le plus. 30 minutes pour passer de 0 à 87 % de batterie. C’est extrêmement pratique. En outre, le Mate 40 Pro profite aussi de la charge sans fil, même inversée.
Réseau et communication du Huawei Mate 40 Pro
Le Huawei Mate 40 Pro fonctionne avec toutes les bandes de fréquence 4G françaises. Il offre aussi une compatibilité avec la 5G, mais pas encore avec les ondes millimétriques qui seront exploitées dans un second temps en France. Notez aussi que comme la grande majorité des appareils, le téléphone ne prend pas en charge deux SIM 5G en même temps.
Il peut toutefois fonctionner avec une eSIM.
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En ce qui concerne les appels, le Mate 40 Pro n’étouffe pas parfaitement les bruits autour de vous, cependant il le fait assez pour que ces sons parasites ne viennent jamais couvrir vos paroles. Votre interlocuteur vous entendra toujours de manière très claire, même si votre voix pourra lui parvenir de manière un tout petit peu sèche, sans gravité. Lorsque vous ne parlez pas, le smartphone n’efface pas les bruits à côté de vous, mais encore une fois, ils restent très atténués.
En termes de géolocalisation, je n’ai eu aucun souci à signaler sur Petal Maps, mais je n’ai pas eu l’occasion de faire de très longs trajets en période de confinement.
Prix et disponibilité du Huawei Mate 40 Pro
En France, le Huawei Mate 40 Pro est disponible au prix conseillé de 1199 euros (256 Go).
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