Une année après sa sortie, Trinity de Laylow brille toujours autant par son audace, sa créativité et sa conception minutieuse. Une tri-force qui aurait même pu franchir les portes du monde digital.
« Est-ce que je suis allé trop loin ? Est-ce que je suis compréhensible ? Est ce que ça sert à quelque chose? ». Le 14 février 2020, deux semaines avant la sortie de Trinity, Laylow se confie sur son compte Twitter, plongé dans l’incertitude. Avec son premier album, l’artiste promet d’être allé « au bout de la folie », au travers d’une complexité qui lui est chère. De son esprit et de celui de son équipe jaillit alors Trinity. La promesse est tenue : l’œuvre propose une expérience auditive inédite, développant tout un univers dystopique, où se dessine l’histoire tumultueuse entre l’artiste et son logiciel de stimulation émotionnelle.
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Trinity : peut-on voir plus loin que la musique ?
La direction artistique du projet est hypnotisante. Les visuels, clips et shots promotionnels, servent la narration, suffisamment métaphorique pour que chaque auditeur y aille de son interprétation. Emportant avec lui une communauté décuplée, Laylow embrasse un nouveau succès commercial qu’il paraphe avec un disque d’or. La preuve d’une expérience réussie, qu’une identité aussi complexe peut également trouver son public. La preuve, également, que les limites créatives qu’il craignait quelques semaines plus tôt n’étaient pas vaines. La preuve, enfin, que son exploration peut même se poursuivre au-delà.
Et si Trinity avait, en effet, ouvert une nouvelle porte captivante pour la musique moderne ? Car pour l’heure, le projet se contente d’incorporer le digital dans son œuvre, sans pour autant l’exploiter. Cet univers virtuel a été plié au service de la musicalité, mais si l’inverse offrait de nouvelles pistes ? Certains ont répondu pour lui : quelques semaines après la sortie de Trinity, un développeur, Mister Juiice, présentait un logiciel inspiré de l’œuvre. Il évoquait ainsi auprès d’Interlude : « Je pense que beaucoup de personnes ont eu des émotions sur le logiciel que tu n’as pas en écoutant l’album. Là il y a avait une interaction avec l’utilisateur, il se sent plongé dans le monde de Trinity ».
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L’expérience se prolonge ainsi en dehors des plateformes streaming. Les morceaux de Trinity sont découpés de sorte à retracer l’histoire virtuellement. L’auditeur n’est plus seulement spectateur de l’idylle entre Laylow et l’intelligence artificielle, mais en devient un protagoniste. L’interaction avec le logiciel fluidifie les interludes qui permettent à l’utilisateur de vivre les pistes les unes après les autres. Trinity n’est ainsi plus qu’une reproduction musicale d’un univers digital, mais devient un logiciel à part entière. Une expérience au-delà de l’expérience.
« Des sites web pourraient influencer le monde de la musique ainsi que le monde du digital »
Évidemment, impossible de reprocher à Laylow de ne pas être allé au bout de son idée, tant elle s’avérait déjà suffisamment complexe. Mais force est de constater que Trinity peut s’imposer comme une inspiration totale : là où les plateformes streaming facilitent aujourd’hui la manipulation des projets où ceux-ci se confrontent perpétuellement à la créativité de leurs auteurs, le monde du digital propose des pistes encore inexplorées pour les artistes. Certaines tentatives ont déjà été effleurées d’ailleurs, par Sheldon notamment, du monde du jeu vidéo. La pandémie a également forcé de nombreux artistes à s’intéresser au virtuel, à l’image de Travis Scott et Fortnite ou récemment Post Malone et Pokémon. Mais le digital a encore trop peu servi la promotion artistique d’un album.
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« Aujourd’hui aucun artiste ne prend le temps de développer un vrai site web ou un vrai monde sur le monde du digital en faisant des liens avec leurs projets, reprend Mister Juiice. Sauf Travis Scott et quelques rappeurs qui sortent du lot. Mais je pense que des collaborations pour des applications mobiles et même des sites web pourraient influencer le monde de la musique ainsi que le monde du digital. » Laylow, homme digitalisé désormais conforté dans une probante réussite liée à Trinity, pourrait ainsi voyager au milieu de nouvelles sphères caractérisées par des liens plus étroits encore entre musique et numérique.
Des trajectoires, toutefois, qui impliquent de nouvelles questions, notamment sur les ressources financières des artistes, déjà complexes avec les plateformes streaming. Pourrait-on imaginer des codes glissés dans de prochains albums qui ouvriraient la porte à des univers virtuels ? Des animations 3D exclusives et prolongeant la narration d’un projet ? Des interactions avec les auditeurs qui pourraient influencer l’écoute ? Tant de pistes séduisantes que Trinity ne semble qu’avoir caressées.
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